Le paradoxe du financement des start-up de la santé en France : un système à réinventer

30 juillet 2024 heathtech

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« Bien que notre écosystème de financement de la HealthTech soit robuste, comme en témoigne l’investissement de près de 1,2 milliard d’euros par Bpifrance en 2023, les défis de financement durant la phase d’industrialisation demeurent significatifs. » Une contribution de Lucas Thiery, co-fondateur de MedInTechs

Malgré le dynamisme de la France dans le domaine florissant de l’innovation en santé, un paradoxe préoccupant demeure : en dépit de financements publics substantiels en phase d’amorçage, de nombreuses startups prometteuses échouent à un moment critique de leur développement. Ce phénomène met en lumière une faille systémique dans notre approche du financement de l’innovation en santé, un problème qu’il est urgent de résoudre.

Un écosystème dynamique en croissance

D’après le Panorama 2023 de France Biotech* dévoilé récemment, la filière HealthTech française, incluant biotechs, medtechs, et acteurs de la santé numérique, reste très dynamique. Incarnant l’avenir de notre système de santé numérique, elle représente aujourd’hui 60 000 emplois et compte 2600 entreprises, un nombre qui a doublé en quatre ans. Côté financement, en 2023, ce secteur a attiré près de 1,8 Md€ en levées de fonds en 2023 faisant de la France le 2e pays européen après le Royaume Uni en montants levés en capital-risque et nombre d’opérations.

Une divergence d’intérêt public-privé

Bien que notre écosystème de financement de la HealthTech soit robuste, comme en témoigne l’investissement de près de 1,2 milliard d’euros par Bpifrance en 2023, les défis de financement durant la phase d’industrialisation demeurent significatifs. Les financeurs publics visent à stimuler l’innovation pour répondre aux besoins du système de santé français, renforcer la souveraineté nationale, créer des emplois et favoriser la réindustrialisation de la France, dans l’espoir de créer des champions nationaux ou européens. En revanche, les financeurs privés, tels que les sociétés de capital-risque et les business angels, cherchent avant tout à maximiser leur retour sur investissement. Cela les pousse à cibler des marchés mondiaux nécessitant des investissements préalables substantiels et des preuves de concept à la fois solides et coûteuses.

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