La French Tech en plein désarroi face à la crise politique

7 octobre 2025

Maddyness

La démission surprise de Sébastien Lecornu lundi matin a sidéré tout le monde, y compris dans les rangs de la French Tech. Florilège des réactions dans l'écosystème.

La French Tech ne sait plus sur quel pied danser. Complètement dépités par la trajectoire politique de la France depuis la dissolution inattendue de l’Assemblée nationale en juin 2024 le soir des résultats des élections européennes, les acteurs de l’écosystème ont accueilli la démission surprise de Sébastien Lecornu lundi matin avec amertume, seulement 14h après l'annonce de son gouvernement (Naïma Moutchou aura brièvement récupéré l'IA et le Numérique). La dernière goutte d’eau d’un vase qui a déjà débordé depuis bien longtemps.

Et pour cause, 8 entrepreneurs sur 10 ne faisaient déjà plus confiance à Emmanuel Macron fin 2024. Depuis, le fossé avec l’exécutif n’a fait que se creuser davantage. Après la nomination de Sébastien Lecornu il y a un mois, , 67 % des entrepreneurs se déclaraient inquiets, et près d’un sur trois (28 %) se disait même très inquiet par rapport à la situation politique dans l’Hexagone. Pire encore, 83 % tablaient même sur une nouvelle crise politique. Ils avaient malheureusement vu juste. C’est désormais la Ve République qui vacille.

«C’est la cerise sur le gâteau d’une situation qui traîne et s’aggrave depuis des mois»

Dans ce contexte, malgré l’optimisme et l’ambition qui les portent, les entrepreneurs sont au mieux dépités, au pire en colère contre l’exécutif et même toute la scène politique française. Alexandre Pham, fondateur de Mistertemp' group, un spécialiste du travail temporaire, ne cache pas son désarroi. «C’est la cerise sur le gâteau d’une situation qui traîne et s’aggrave depuis des mois. Aujourd’hui, on oscille entre lassitude et exaspération : le monde avance à une vitesse considérable, nos voisins européens innovent, investissent et se réforment, nous le voyons en Italie et en Espagne où nous sommes présents, tandis qu’en France, nous restons englués dans l’incertitude et l’attentisme», observe-t-il. 

Même son de cloche chez Alexandre Berriche, co-fondateur et CEO de Fleet, entreprise proposant de simplifier la gestion de l’équipement informatique des startups et des PME. «Comme beaucoup de Français, je ressens un mélange de préoccupation et de lassitude face à cette situation. Je suis profondément attaché à notre pays et c’est douloureux de le voir aujourd’hui en mauvaise santé démocratique et économique. Voir la scène politique se transformer en spectacle permanent, où les ambitions personnelles semblent primer sur l’intérêt général, est à la fois inquiétant et décevant. On a parfois l’impression d’avoir touché le fond, mais la crise continue de s’aggraver semaine après semaine», souligne l’entrepreneur avec dépit. Avant d’ajouter : «L’impact est direct : l’incertitude politique et fiscale mine la confiance. Or la confiance est un pilier essentiel de l’investissement, de l’emploi et de la croissance. Beaucoup de dirigeants hésitent à embaucher ou à investir dans un tel climat, ce qui freine l’économie dans son ensemble et pèse sur notre compétitivité.»

Lire l'article en entier.

Retour aux articles