French Tech : toujours la « French Touch » de l’innovation ?
7 février 2025 French Tech

Douze ans après la naissance de la « start-up nation », entre les Goliaths chinois et nord-américains, la French Tech fait face à une accélération des enjeux de monopoles autour de la Tech. Si des écosystèmes d’innovation ont éclos en France et à l’international, les collaborations entre public et privé ne sont pas légion. Au-delà du récit collectif, aura-t-elle un rôle à jouer dans la construction d’une souveraineté technologique européenne ?
Alors que Paris accueille le sommet international pour l’action sur l’intelligence artificielle, Emmanuel Macron estime que « la France ne doit pas passer à côté de cette révolution ». Le chef de l’État attend un « réveil européen » face au plan nord-américain « Stargate » de 500 milliards de dollars d’investissements des États-Unis et l’arrivée de la start-up chinoise Deepseek. L’évènement vise à valoriser l’écosystème français de l’IA avec ses 750 start-up mises sous le feu des projecteurs.
Cela n’est pas sans rappeler l’avènement simultané d’Emmanuel Macron et de la start-up nation au salon Vivatechnology, en 2017. « I want France to be a start-up nation. » Symbole de cette époque : la French Tech. Créée en 2013, elle occupe une place singulière sur la scène européenne en incarnant un modèle d’innovation étatique unique, où la France assume structurer son écosystème des start-up et promouvoir le Made in France.
Alors, plus de dix ans après sa création, qu’observe-t-on de son potentiel et de ses limites ? Quelle est la posture du réseau d’innovation technologique gouvernemental sur la scène technopolitique nationale et mondiale face aux monopoles des Big Tech ? Comment navigue-t-elle entre les ambitions souverainistes européennes, la régulation numérique et la dépendance aux infrastructures et capitaux étrangers ?
Révolte des pigeons et start-up nation
L’origine et la raison d’être de la French Tech la place entre deux cultures : celle de la Silicon Valley, dont elle emprunte les terminologies et le sens de la compétition, et l’approche régulatrice de l’Union européenne. Son lancement répond à la montée en puissance des écosystèmes technologiques mondiaux et la volonté de la France de ne pas rester à l’écart.
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